Xavier Macaire et Pierre Leboucher, au bout d’eux-mêmes
Ce 23 novembre à 22h 52 minutes et 23 secondes (heure française), le duo du Class40 Groupe Snef a franchi la ligne d’arrivée de la deuxième étape de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre en 7ème position. Après leur deuxième place lors de la première étape entre Le Havre et Lorient, Xavier Macaire et Pierre Leboucher sont 6èmes au classement général de la course (avant jury).
Grands animateurs de cette Route du Café dans la catégorie Class40, les deux compétiteurs étaient forcément déçus de leur résultat à l’arrivée à Fort de France (Martinique). Une désillusion cependant mêlée à un grand sentiment de fierté concernant leur manière de naviguer et leur pugnacité commune. Xavier et Pierre n’ont en effet jamais perdu de vue leur objectif de victoire, se battant sans cesse pour grappiller le moindre mille, profiter de la moindre risée, et figurer aux avant-postes en faisant leur propre route. Pointés 85 fois en tête de la flotte des 37 Class40 durant leurs 18 jours de course, les héros du Team Snef ont largement prouvé leur valeur et n’ont rien à regretter. Ils ont été les grands acteurs d’une magnifique aventure humaine et sportive.
Ils racontent.
Xavier Macaire
« Il s’est passé plein de trucs sur cette Transat. À Lorient, on démarre un peu en retard sur la ligne et la flotte part par devant. Ensuite on a eu plusieurs phénomènes météo à passer dans le golfe de Gascogne et au cap Finisterre, avec du vent assez fort et une mer très formée, très dure. On a beaucoup tiré sur le bateau… Et donc beaucoup bricolé aussi parce qu’on a eu régulièrement des petits tracas, avec notamment notre balcon arrière qui s’est arraché. Mais on a toujours pris ça avec philosophie, de manière constructive et positive, pour continuer à faire marcher le bateau et avancer du mieux possible. C’est une réelle satisfaction d’avoir rattrapé le groupe de tête au passage des Canaries.
Concernant notre choix des derniers jours, nos routages nous faisaient retraverser la zone en direction de la Martinique. Mais plus on avançait dans cette option, moins ça passait car nous étions plus lents que les prévisions, on avait moins de vent qu’annoncé. On n’a fait que de buter dans la molle alors que quand on a choisi cette option, les routages nous donnaient beaucoup d’avance sur les autres groupes. Le problème c’est que les prévisions ne se sont pas du tout vérifiées sur le terrain.
Sur la fin on sait que c’est fichu, on voyait qu’on était plus lents que les routages et que la molle se créait devant nous. C’était trop tard pour faire demi-tour ou changer d’option. On ne pouvait que continuer à y croire et être constructif pour faire avancer le bateau du mieux que l’on pouvait, avec ce que l’on avait. Mais on n’a pas de regrets car au moment de choisir cette option, on l’a choisie pour gagner. On aurait sûrement regretté de ne pas la faire.
Une Transat comme ça, c’est engageant mais c’est hyper intéressant. On s’est battus jusqu’au bout pour faire avancer le bateau. On est forcément déçus du résultat mais pas de notre façon de naviguer. On espérait mieux mais on n’est pas déçus de nous, on a bien travaillé. »
Pierre Leboucher
« C’était une belle Transat, je me suis régalé. On a eu plein de conditions météo différentes, stratégiquement c’était super intéressant. Je suis hyper content de notre stratégie.
L’idée c’était toujours de minimiser les risques et de naviguer le plus proprement possible. On a fait une très belle première partie, en reprenant notamment le groupe de tête au passage des Canaries. C’était vraiment chouette.
Pour le reste, ce sont les dures lois de notre sport. La météo n’était pas fiable, pas comme annoncée sur les fichiers, c’est comme ça. Mais on ne regrette pas nos choix, on a toujours été dans le match. Si c’était à refaire, avec les fichiers que l’on avait, on n’aurait pas changé d’option je pense. »
Temps de course sur les deux étapes : 18 jours 23 heures 28 minutes et 11 secondes