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TeamWork TeamSnef autour des îles britanniques - Cap au Nord pour Justine et son équipage

  • RP
  • 24 juin
  • 4 min de lecture

TeamWork TeamSnef a rejoint la côte d’Opale pour s’amarrer ce lundi 23 juin dans le port de Boulogne-sur-mer où il a retrouvé les dix autres IMOCA engagés sur la Course des Caps - Boulogne-sur-mer - Banque Populaire du Nord, le tour des îles Britanniques en équipage qui s’élancera dimanche 29 juin. Une confrontation de haut niveau sur un parcours complexe, où l’expérimentée Justine Mettraux pourra compter sur un équipage solide composé de Xavier Macaire, Marie Riou et Carlos Manera Pascual. La suissesse raconte en compagnie du jeune catalan les préparatifs de cette course inédite en IMOCA.


© Gauthier Lebec
© Gauthier Lebec

On l’avait quittée en héroïne du tour du monde en solitaire, revoici Justine dans un nouveau rôle, le capitanat ! « C’est vrai que je n’ai jamais skippé d’IMOCA en équipage. C’est nouveau et j’essaie de laisser de la place à chacun. Je suis convaincue que la réussite d’une course comme celle-là réside dans la capacité à bien fonctionner ensemble » constatait Justine après une dizaine de journées d’entraînement sur TeamWork Team Snef.


Le convoyage d'un peu moins de 48 heures entre Lorient et Boulogne-sur-mer a achevé de caler l’organisation du bord, et avant même de quitter le Morbihan, Carlos Manera Pascual ne cachait pas sa satisfaction d’en être : « C’est ma première expérience sur un foiler performant en IMOCA et j’ai un super feeling avec le projet. Tout est assez simple je trouve, on est bien alignés, je pense qu’on a tous les mêmes valeurs en fait. Justine cherche à bonifier le groupe tout le temps. Elle est dans une logique de performance, mais elle a une relation très saine avec les gens et ne manque pas d’empathie ».


L’enthousiasme du marin de 26 ans, connu notamment pour son podium sur la Mini Transat 2023 et sa victoire sur la Niji 40 aux côtés de Xavier Macaire est à la mesure de l’enjeu maritime qui attend l’équipage autour des îles britanniques. On ne saura que 24 heures avant le départ dans quel sens - horaire ou anti-horaire ?- se joue la course, décision revenant à son directeur Jacques Caraës, mais on peut d’ores et déjà parier sur un rythme très soutenu sur les 2000 milles du parcours.


En mode Figaro

Deux fois moins long qu’une Transat, mais trois fois plus qu’une étape du Figaro, c’est bien au rythme de cette classique que risque de se jouer ce grand tour des îles britanniques. Avec ses nombreux changement de directions, points de passage et dangers à éviter, c’est une course à vue qui se prépare. « Nous avons prévu un rythme de quarts mais il faudra être très flexibles. On a essayé de déterminer plusieurs modes, départ, passages de caps,… mais chacun devra savoir tout faire et la météo jouera aussi son rôle. Une chose est sûre, on va beaucoup manœuvrer ! » dit Justine.


Avec la Suissesse en chef d’orchestre, Xavier concentré sur la navigation et Marie aux réglages, c’est donc au plus jeune du bord que reviendra le plus souvent le travail sur la plage avant, rôle exposé et stratégique comme il l’explique très bien : « Sur ces bateaux, si on calme le jeu comme les skippers ont l’habitude de le faire en solo, la perte à la manœuvre est importante. Si on cumule ça sur tout le parcours, on a fait le compte, à la fin c’est énorme. Donc, nous allons chercher à réduire au maximum les temps où le bateau est ralenti. À moi de dire sur la plage avant jusqu’où c’est raisonnable de faire les préparations à chaque changement de voilure et d’essayer de m’adapter ! »


Un cumul de talents

Les autres équipages ont du faire le même calcul et la richesse des CV des 44 marins engagés ne laisse aucun doute sur le très haut niveau sportif de cette première rencontre de la saison. « De nombreux team ont investi beaucoup d’énergie sur cet aspect de la préparation, en vue notamment de The Ocean Race Europe (course à suivre à laquelle TeamWork TeamSnef n’est pas inscrit NDLR). Au stage que nous avons fait à Port La Forêt en mai, ça naviguait vraiment très bien ! » confiait Justine. A l’occasion de cette répétition générale à laquelle participait sept foilers, la suissesse était forcée de constater que le sien était le plus ancien du lot, ce qui lui faisait dire : « À nous d’élever notre niveau pour aller les taquiner ! »


Aux latitudes où vont naviguer les IMOCA (jusqu’à 59 ° Nord !), la météo peut être brutale et les changements de temps sont très rapides, y compris en été. Confirmation le week-end dernier où une dépression balayait le Nord de l’Angleterre avec 40 noeuds de vent, pendant qu’en France soufflait l’air des climatiseurs. La Route des Caps ne sera pas qu’une course de vitesse.


Savoir arbitrer entre opportunisme et conservatisme sera aussi une des clefs pour bien y figurer. Et dans ce domaine, Justine a prouvé dans un passé récent qu’elle s’y prenait plutôt bien.



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